Responsables : Elena Berardini, Léo Poyeton.
J.-P. Allouche CNRS, LRI, Bâtiment 490 F-91405 Orsay Cedex (France) http://www.lri.fr/allouche
Dans un article paru en 2000, B. Berndt et D. Bowman calculent deux intégrales dues à Ramanujan :
Il n'est pas sans intérêt d'indiquer deux expressions de la constante d'Euler que l'on peut déduire du calcul de l'intégrale :
Étant donné une période w d'une variété abélienne A (définie sur un corps de nombres k), un théorème de Wüstholz affirme que le plus petit sous-espace vectoriel de l'espace tangent à A, défini sur une clôture algébrique de k, contenant w, est l'espace tangent d'une sous-variété abélienne A_w. Un théorème des périodes donne une majoration du degré de A_w, degré relatif à un plongement projectif de A. Les premières bornes ont été obtenues par Masser et Wüstholz dans les années 90. Ces énoncés permettent d'estimer le degré de l'isogénie minimale entre deux courbes elliptiques isogènes.
Dans cet exposé, nous présenterons de nouveaux résultats qui améliorent les bornes connues jusqu'alors. Il s'agit d'un travail en commun avec Gaël Rémond.
On apprend à l'école comment ajouter ou multiplier deux entiers. La division euclidienne et son application au calcul du PGCD viennent ensuite, et, plus tard, la multiplication des polynômes, puis des matrices. Pour chacun de ces problèmes, la méthode apprise à l'école est la plus facile à expliquer et la plus commode lorsque l'on traite des données de petite taille. Mais, d'un point de vue asymptotique, la méthode naïve n'est pas la meilleure, sauf pour l'addition. Pour multiplier deux nombres entiers, par exemple, il existe des algorithmes quasi-optimaux, c'est-à-dire des méthodes de calcul qui ne demandent pas (beaucoup) plus de temps qu'il n'en faut pour écrire le résultat. On ne peut donc espérer de meilleurs algorithmes. Ces méthodes de multiplication rapide utilisent la transformée de Fourier discrète. Inventées dans les années 1970, elles se sont répandues grâce à la micro-informatique et aux logiciels de calcul formel. Quant à la multiplication des matrices, Strassen et d'autres ont proposé depuis 1969 des méthodes théoriquement plus rapides que la méthode standard; mais on ignore s'il existe des algorithmes optimaux: multiplier deux matrices est aujourd'hui bien plus lent que de recopier le résultat. Majorer le rang du tenseur de multiplication des matrices est une question importante et difficile. Cohn et Umans on récemment reformulé cette question en termes de combinatoire et de représentations de groupes finis.
Dans la première partie de mon exposé je présenterai quelques uns de ces problèmes importants de complexité algébrique.
Je présenterai ensuite un travail commun avec Reynald Lercier, qui donne un algorithme quasi-optimal pour produire des polynômes irréductibles sur un corps fini, à l'aide de la théorie de Kummer des courbes elliptiques. La même question pour les entiers premiers reste ouverte.
Nous décrivons un algorithme de calcul de couplages utilisant les fonctions thêta. Puis nous revisitons divers techniques d'accélération de ces calculs (couplage de Ate, couplage optimal). Un bénéfice de notre approche est sa généralité puisqu'elle permet de calculer très naturellement des couplages sur toutes les variétés abéliennes. Nous obtenons aussi des gains de performance.
Travail commun avec Damien Robert
Considérons les groupes de Bianchi: Ce sont PSL_2(A) avec A l'anneau d'entiers d'un corps quadratique imaginaire. Un modèle pour leur espace classifiant pour actions propres, est l'espace hyperbolique à trois dimensions, sur lequel ils agissent comme mouvements engendrés par des translations et des rotations.
Un programme en Pari/GP qui vient d'être réalisé, nous permet d'obtenir des domaines fondamentaux pour cette action; et nous soutient dans les calculs de la K-homologie équivariante des groupes de Bianchi par une suite spectrale.
Baum et Connes construisent un homomorphisme de la K-homologie équivariante d'un groupe à la K-théorie de sa C^*-algèbre réduite; et postulent qu'il soit un isomorphisme.
Leur conjecture est vérifiée pour les groupes de Bianchi, ce qui nous permet d'obtenir cette dernière K-théorie des opérateurs, qui ne serait pas accessible directement pour les groupes de Bianchi.
The ``learning with errors'' (LWE) problem is to distinguish random linear equations, which have been perturbed by a small amount of noise, from truly uniform ones. The problem has been shown to be as hard as worst-case lattice problems, and in recent years it has served as the foundation for a plethora of cryptographic applications.
Unfortunately, these applications are rather inefficient due to an inherent quadratic overhead in the use of LWE. After a short introduction to the area, we will discuss recent work on making LWE and its applications truly efficient by exploiting extra algebraic structure. Namely, we will define the ring-LWE problem, and prove that it too enjoys very strong hardness guarantees. We will mention some recent cryptographic applications in this line of work.
Based on joint work with Vadim Lyubashevsky and Chris Peikert.
In this talk, we will discuss the following problem posed by Makoto Matsumoto and Akio Tamagawa concerning monodromic fullness of hyperbolic curves.
For a hyperbolic curve X over a number field, are the following three conditions equivalent?
(A) For any prime number l, X is quasi-l-monodromically full.
(B) There exists a prime number l such that X is l-monodromically full.
(C) X is l-monodromically full for all but finitely many prime numbers l.
The property of being (quasi-)monodromically full may be regarded as an analogue for hyperbolic curves of the property of not admitting complex multiplication for elliptic curves, and the above equivalence may be regarded as an analogue for hyperbolic curves of the following result concerning the Galois representation on the Tate module of an elliptic curve over a number field proven by Jean-Pierre Serre.
For an elliptic curve E over a number field, the following four conditions are equivalent:
(0) E does not admit complex multiplication.
(1) For any prime number l, the image of the l-adic Galois representation associated to E is open.
(2) There exists a prime number l such that the l-adic Galois representation associated to E is surjective.
(3) The l-adic Galois representation associated to E is surjective for all but finitely many prime numbers l.
In this talk, I will present some results concerning the above problem in the case where the given hyperbolic curve is of genus zero. In particular, I will give an example of a hyperbolic curve of type (0,4) over a number field which satisfies (C) but does not satisfy (A).
In english : The use of pairings in cryptology has allowed to implement powerful protocols like Identity Based Encryption in an efficient way. To date, the only cryptographically secure known pairings come from Abelian Varieties. Miller's algorithm allows to compute pairings efficiently on Jacobians of hyperelliptic curves. In a paper with David Lubicz, we described an algorithm using theta functions to compute the Weil and Tate pairing on any abelian variety.
Since theta coordinates are faster than Mumford coordinates for hyperelliptic of genus 2 curves, this algorithm is particularly interesting in this case. However for cryptographic applications of pairings, one can use faster pairings derived from the Tate pairing (optimal ate). In this talk, we will describe our pairing algorithm, and how we can adapt it to the case of the ate and optimal ate pairing.
Pirillo et Varricchio ont posé en 1994 la question suivante : existe-t-il une suite d'entiers bornée telle que deux blocs consécutifs de même longueur n'aient jamais la même somme ? Ce problème fait partie des problèmes d'évitabilité de motifs dans les mots infinis, le motif à éviter étant ici appelé carré additif. Il est encore ouvert à ce jour.
Nous considérons dans cet exposé le cas des cubes additifs, c'est à dire du motif formé non pas de deux mais de trois blocs consécutifs de même longueur et de même somme. Nous montrons au moyen d'une construction explicite qu'il est évitable sur un alphabet à 4 éléments. Nous nous demandons ensuite dans quelle mesure une construction similaire serait possible pour les carrés additifs (dans l'hypothèse où la réponse à la question de Pirillo et Varricchio serait positive).
Travail en collaboration avec J. Currie, L. Schaeffer et J. Shallit. http://arxiv.org/abs/1106.5204
Dans ce travail, en collaboration avec Jean-Marc Couveignes, nous nous intéressons aux corps des modules et de définition de certaines variétés. Plus précisément, on souhaite trouver des exemples de variétés qui ne sont pas définies sur leur corps des modules. Partant du fait que de telles obstructions à la descente existent dans la catégorie des revêtements de courbes, nous produisons d'autres exemples dans certaines catégories de surfaces puis dans la catégorie des courbes lisses.
Soient G un groupe fini et A un ensemble de générateurs de A. Le diamètre diam(Gamma(G,A)) du graphe de Cayley Gamma(G,A) est le l minimal tel que chaque élément de G peut être écrit comme un produit de longueur <=l d'éléments de A et A^{-1}. La question est : comment borner diam(G):= max_A diam(Gamma(G,A)) ?
Il a été conjecturé durant longtemps que le diamètre du groupe symétrique sur $n$ lettres est borné par une puissance de n, mais la meilleure borne connue était exponentielle en sqrt(n log n). Nous avons prouvé une borne quasi polynomiale :
diam(G) = exp(O(log n)^4 log log n) = exp((log log |G|)^O(1)).
Par des résultats standard, ceci implique la même borne pour tous les groupes de permutations transitifs.
Travail commun avec A. Seress.
Un résultat célèbre de Faltings peut être reformulé pour les courbes elliptiques comme suit : Soit K un corps de nombres, et soit E une courbe elliptique sur K. Soit S un ensemble d'idéaux premiers de l'anneau des entiers de K de densité un et de bonne réduction pour E. Alors la classe de K-isogénie de E est déterminée par la fonction qui à un idéal premier p dans S associe la taille #E (k_p) du groupe des points de E sur le corps résiduel.
Nous prouvons qu'il suffit de regarder les nombres premiers qui divisent la taille. Nous avons également remplacé E(k_p) par l'image du groupe de Mordell-Weil via la réduction modulo p, et résolu le problème analogue pour une large classe de variétés abéliennes. Il s'agit d'un travail en commun avec Chris Hall.
NTRUEncrypt, proposé en 1996 par Hoffstein, Pipher et Silverman, est le schéma de chiffrement asymétrique le plus efficace, parmi ceux dont la sécurité repose sur la difficulté de problèmes portant sur les réseaux euclidiens. Malheureusement, depuis sa création, sa sécurité a régulièrement été mise en doute. Nous montrerons comment modifier NTRUEncrypt pour qu'il admette une preuve de sécurité contre les attaques à clair choisi, sous l'hypothèse qu'il est difficile de trouver des vecteurs courts dans des réseaux correspondant à des idéaux arbitraires des anneaux d'entiers de corps cyclotomiques. La preuve repose sur les travaux récents de [Lyubashevsky et al., Eurocrypt'10] sur la difficulté du problème Ring-LWE. Notre principale contribution est de démontrer que si les polynômes de petites hauteurs correspondant à la clé secrète sont tirés suivant une loi Gaussienne discrète, alors la distribution de la clé publique, qui est leur quotient modulo un entier, est statistiquement proche de la loi uniforme sur son domaine.
Travail en commun avec Ron Steinfeld
Le titre, peut-être un peu facétieux, est choisi pour souligner le fait que la conjecture de Littlewood classique, en Approximation Diophantienne simultanée, ainsi que la conjecture mixte (mêlant approximation et divisibilité), proviennent de problèmes extrêmement simples, qui deviennent difficiles, voire insolubles, en renforçant simplement une condition. Sous ce titre, je proposerai un "survey" de résultats récents de divers auteurs sur ces problèmes, ainsi que sur la conjecture duale de la conjecture de Littlewood.
Les surfaces del Pezzo et leurs groupes d'automorphismes jouent un rôle important dans l'étude des sous-groupes algébriques du groupe de Cremona du plan projectif.
Sur un corps algébriquement clos, il est classique qu’une surface del Pezzo est soit isomorphe à $\mathbb{P}^{1} \times \mathbb{P}^{1}$ soit à l’éclatement de $\mathbb{P}^{2}$ en au plus $8$ points en position générale, et dans ce cas, les automorphismes des surfaces del Pezzo (de tout degré) ont été décrits. En particulier, il existe une unique classe d'isomorphismes de surfaces del Pezzo de degré $5$ sur un corps algébriquement clos. Dans cet exposé, nous nous intéresserons aux surfaces del Pezzo de degré $5$ définies sur un corps parfait. Dans ce cas, il y a beaucoup de surfaces supplémentaires (comme on peut déjà le voir si le corps de base est le corps des nombres réels), et la classification ainsi que la description du groupe d’automorphismes de ces surfaces sur un corps parfait $\mathbf{k}$ se ramènent à comprendre les actions du groupe de Galois $\operatorname{Gal}(\overline{\mathbf{k}}/\mathbf{k})$ sur le graphe des $(-1)$-courbes.
The regular model of a curve is a key object in the study of the arithmetic of the curve, as information about the special fiber of a regular model provides information about its generic fiber (such as rational points through the Chabauty-Coleman method, index, Tamagawa number of the Jacobian, etc). Every curve has a somewhat canonical regular model obtained from the quotient of a regular semistable model by resolving only singularities of a special type called quotient singularities. We will discuss in this talk what is known about the resolution graphs of $Z/pZ$-quotient singularities in the wild case, when $p$ is also the residue characteristic. The possible singularities that can arise in this process are not yet completely understood, even in the case of elliptic curves in residue characteristic 2.
Algebraic curves over a finite field $\mathbb{F}_q$ have been a source of great fascination, ever since the seminal work of Hasse and Weil in the 1930s and 1940s. Many fruitful ideas have arisen out of this area, where number theory and algebraic geometry meet, and many applications of the theory of algebraic curves have been discovered during the last decades.
A very important example of such application was provided in 1977-1982 by Goppa, who found a way to use algebraic curves in coding theory. The key point of Goppa's construction is that the code parameters are essentially expressed in terms of the features of the curve, such as the number $N_q$ of $\mathbb{F}_q$-rational points and the genus $g$. In this light, Goppa codes with good parameters are constructed from curves with large $N_q$ with respect to their genus $g$.
Given a smooth projective, algebraic curve of genus $g$ over $\mathbb{F}_q$, an upper bound for $N_q$ is a corollary to the celebrated Hasse-Weil Theorem,
$$N_q \leq q+ 1 + 2g\sqrt{q}.$$
Curves attaining this bound are called $\mathbb{F}_q$-maximal. The Hermitian curve is a key example of an $\mathbb{F}_q$-maximal curve, as it is the unique curve, up to isomorphism, attaining the maximum possible genus of an $\mathbb{F}_q$-maximal curve.
It is a result commonly attributed to Serre that any curve which is $\mathbb{F}_q$-covered by an $\mathbb{F}_q$-maximal curve is still $\mathbb{F}_q$-maximal. In particular, quotient curves of $\mathbb{F}_q$-maximal curves are $\mathbb{F}_q$-maximal. Many examples of $\mathbb{F}_q$-maximal curves have been constructed as quotient curves of the Hermitian curve by choosing a subgroup of its very large automorphism group.
It is a challenging problem to construct maximal curves that cannot be obtained in this way, as well as to construct maximal curves with many automorphisms (in order to use the machinery described above). A natural question arises also: given two maximal curves over the same finite field, how can one decide whether they are isomorphic or not? A way to try to give an answer to this question is to look at the birational invariants of the two curves, that is, their properties that are invariant under isomorphism.
In this talk, we will describe our main contributions to the theory of maximal curves over finite fields and their applications to coding theory. In relation with the question described before, during the talk, the behaviour of the birational invariant of maximal curves will also be discussed.
La conjecture de Birch et Swinnerton-Dyer prédit un lien entre les points rationnels d'une variété abélienne et les valeurs spéciales de sa fonction L. Cette conjecture est réputée difficile, nous commencerons donc par voire comment l'attaquer à l'aide d'une conjecture intermédiaire où l'on se focalise en un nombre premier $p$. Ensuite, nous verrons comment dans le cas des surfaces abéliennes on peut obtenir une preuve de cette conjecture (la conjecture intermédiaire) en faisant varier $p$-adiquement une classe de cohomologie galoisienne obtenue à partir de la cohomologie de la variété de Shimura de GSp(4).
Les anneaux de déformation potentiellement Barsotti–Tate sont un outil essentiel pour l’obtention de résultats profonds en arithmétique, comme la conjecture de Shimura–Taniyama–Weil ou la conjecture de Breuil–Mézard. Néanmoins leur géométrie n’est pas encore bien comprise, et présente de comportement variés avec la parution de points irréguliers ou non-normaux (comme montré par des exemples et conjectures de Caruso–David–Mézard). Dans cet exposé nous discuterons comment les champs de modules de Breuil–Kisin peuvent être utilisés pour décrire la géométrie des champs des représentations potentiellement et modérément Barsotti–Tate (en rang 2, pour des extension non ramifiées de $\mathbf{Q}_p$), en utilisant la théorie des modèles locaux des groupes des lacets en caractéristique mixte. L’outil technique principal est une analyse de la p-torsion d’un complexe tangent pour relever des cartes affines pour des images schématiques entre champs de Breuil–Kisin et des représentations Galoisiennes. Avec ce procédé, nous obtenons un algorithme pour calculer des présentations explicites des anneaux de déformation potentiellement modérément Barsotti–Tate pour les représentations Galoisiennes de dimension 2 pour des extensions non-ramifiées de $\mathbf{Q}_p$. Ceci est un travail en commun avec B. Le Hung et A. Mézard.
Une partition d'un entier n est une suite décroissante d'entiers positifs de somme n. Cette définition est étroitement liée au groupe symétrique et à sa théorie des représentations. Notamment, pour étudier les représentations sur un corps de caractéristique p on peut utiliser le procédé de p-régularisation, introduit par James, qui à une partition associe une partition p-régulière, c'est-à-dire une partition dont aucune part ne se répète p fois ou plus.Une mesure de probabilité classique sur l'ensemble des partitions de n est la mesure de Plancherel. Un résultat spectaculaire de Kerov–Vershik et Logan–Shepp (1977) donne une forme limite asymptotique pour les grandes partitions tirées selon la mesure de Plancherel. Dans cet exposé, nous montrerons ce que devient ce résultat pour la p-régularisation de grandes partitions. Notamment, il y a toujours existence d'une forme limite, qui est donnée par le « secouage » (shaking) de la courbe de Kerov-Vershik-Logan-Shepp.
For threefolds over the complex numbers, much is understood about the rationality problem, i.e. the property of being birational to projective space. However, much less is known over fields that are not algebraically closed. For example, a threefold defined over the real numbers could become rational after base changing to C, but in general, the complex rationality construction may not descend to R. In this talk, we study this question for real threefolds with a conic bundle structure. This talk is based on joint work with S. Frei, S. Sankar, B. Viray, and I. Vogt, and joint work with M. Ji.
In 1987, Coleman submitted a certain conjecture for curves of genus greater than one over complete discrete valuation fields of mixed characteristics. Roughly speaking, this conjecture asserts that the residue fields of the torsion points of the Jacobian lying on the curve are unramified over the base field. As an application, (the already proven part of) this conjecture gives another proof of the Manin-Mumford conjecture (Raynaud's theorem) on the finiteness of torsion points on curves. In this talk, after overviewing some known results on the Coleman conjecture by Coleman, Tamagawa, Hoshi, et al., I explain my recent approach to the conjecture using Raynaud's classification of vector space schemes and discuss “quasi-supersingular group schemes'', which I introduced in another possible approach to the conjecture.
The existence of Kaehler-Einstein metrics on Fano 3-folds can be determined by studying lower bounds of stability thresholds. An effective way to verify such bounds is to construct flags of point-curve-surface inside the Fano 3-folds. This approach was initiated by Abban-Zhuang, and allows us to restrict the computation of bounds for stability thresholds only on flags. We employ this machinery to prove K-stability of terminal quasi-smooth Fano 3-fold hypersurfaces. This is deeply intertwined with the geometry of the hypersurfaces: in fact, birational rigidity and superrigidity play a crucial role. The superrigid case had been attacked by Kim-Okada-Won. In this talk, I will discuss the K-stability of strictly rigid Fano hypersurfaces via Abban-Zhuang Theory. This is a joint work with Takuzo Okada.
It is known that the partition function $p(n)$ obeys Benford's law in any integer base $b\ge 2$. In a recent paper, Douglass and Ono asked for an explicit version of this result. In my talk, I will show that for any string of digits of length $f$ in base $b$, there is $n\le N(b,f)$, where
$$N(b,f):=\exp\left(10^{32} (f+11)^2(\log b)^3\right)$$
such that $p(n)$ starts with the given string of digits in base $b$. The proof uses a lower bound for a nonzero linear form in logarithms of algebraic numbers with algebraic coefficients due to Philippon and Waldschmidt. A similar result holds for the plane partition function.
Freiman's $3k-4$ Theorem states that if a subset $A$ of $k$ integers has a Minkowski sum $A+A$ of size at most $3k-4$, then it must be contained in a short arithmetic progression. We prove a function field analogue that is also a generalisation: it states that if $K$ is a perfect field and if $S\supset K$ is a vector space of dimension $k$ inside an extension $F/K$ in which $K$ is algebraically closed, and if the $K$-vector space generated by all products of pairs of elements of $S$ has dimension at most $3k-4$, then $K(S)$ is a function field of small genus, and $S$ is of small codimension inside a Riemann-Roch space of $K(S)$. Joint work with Alain Couvreur.
Résumé. L'exposé porte sur l'analogue du Théorème d’Artin-Furtwängler sur la capitulation des groupes de classes dans le corps de Hilbert obtenu en transposant aux groupes de classes logarithmiques des corps de nombres la preuve algébrique classique du Théorème de l’idéal principal.
Abstract. We establish a logarithmic version of the classical result of Artin-Furwängler on the principalization of ideal classes in the Hilbert class-field by applying the group theoretic description of the transfert map in the logarithmic context.
In this talk, we investigate intersecting codes. In the Hamming metric, these are codes where two nonzero codewords always share a coordinate in which they are both nonzero. Based on a new geometric interpretation of intersecting codes, we are able to provide some new lower and upper bounds on the minimum length $i(k, q)$ of intersecting codes of dimension k over $\mathbb{F}_q$, together with some explicit constructions of asymptotically good intersecting codes. We relate the theory of intersecting codes over $\mathbb{F}_q$ with the theory of $2$-wise weighted Davenport constants of certain groups, and to nonunique factorization theory. Finally, we will present intersecting codes in the rank metric.
Joint work with Bas Edixhoven.
We present a generalization of Chabauty's method, that allows to compute the rational points on curves /$\mathbf{Q}$ when the Mordell-Weil rank is strictly smaller than $g1$, where $g$ is the genus of the curve and $s$ is the rank of the Néron-Severi group of the Jacobian.
The idea is to enlarge the Jacobian by talking a $\mathbf{G}_m$-torsor over it and the algorithm ultimately consists in intersecting the integral points on the $\mathbf{G}_m$-torsor with (an image of) the $\mathbf{Z}_p$-points on the curve.
We can also view the method as a way of rephrasing the quadratic Chabauty method by Balakrishnan, Dogra, Muller, Tuitman and Vonk.
La conjecture standard de type Hodge porte sur les nombres d'intersections de sous-variétés d'une variété projective. Elle a de nombreuses conséquences en arithmétique, dans cet exposé on construira des variétés abéliennes A qui satisfont à cette conjecture. L'outil principal permettant la construction de variétés abéliennes A est la théorie de Honda-Tate, qui relie ces dernières à des objets de théorie algébrique des nombres. On sera ensuite amené à étudier l'algèbre des classes de Tate de A, qui est un invariant plus manipulable que l'ensemble des sous-variétés de A.
Soit E une courbe elliptique définie sur un corps de nombres K, et S un point d'ordre infini dans E(K). Une conjecture de Lang et Trotter prédit que l'ensemble des premiers p de K pour lesquels la réduction de S engendre le groupe des points rationnels sur E mod p a une densité qui peut être exprimée en termes de la représentation galoisienne associée aux « corps de division » du point S. Cette conjecture généralise aux courbes elliptiques la plus classique conjecture de la racine primitive d'Artin formulée pour le groupe multiplicatif d’un corps de nombres.
Dans cet exposé, j'examinerai les cas où la densité conjecturale de Lang-Trotter est nulle, c'est-à-dire lorsque S n'est presque jamais localement primitif. En m'appuyant sur l'analogie avec la conjecture d'Artin, je présenterai un projet en cours – en collaboration avec Nathan Jones, Francesco Pappalardi et Peter Stevenhagen – visant à classifier certains de ces phénomènes d'imprimitivité pour les courbes elliptiques sur le corps des rationnels.
L'objet de cet exposé est d'établir un lien entre les formes automorphes en caractéristique positive et le champ des G-zips introduit par Pink-Wedhorn-Ziegler. Dans le cas des variétés modulaires de Siegel, j'expliquerai comment les poids des formes automorphes sont entièrement contrôlés par ce champ.
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Dans cet exposé nous étudierons la taille du groupe de Tate-Shafarevich de certaines surfaces abéliennes sur le corps de fonctions $\mathbb{F}_q(t)$. Hindry et Pacheco ont montré que, pour les variétés abéliennes sur des corps de fonctions, la taille du Sha (dès que finie) est majorée par la hauteur exponentielle. Nous montrerons qu'en dimension 2 leur borne est optimale. Pour cela, on construira une suite de Jacobiennes vérifiant la conjecture de BSD, puis nous calculerons explicitement leur fonction L à l'aide de sommes de caractères. Grâce à des méthodes analytiques, nous estimerons la taille de la valeur spéciale, pour retrouver finalement la borne souhaitée sur le cardinal de leur groupe de Sha.
During this talk I will present a work in progress, joint with Félix Baril-Boudreau and Alexandre Benoist on the conjecture by Lang and Trotter that generalizes to elliptic curves Artin's conjecture on primitive roots.